Lobsang

Je m’interrogeais depuis quelques jours déjà
Sur le nom de cet arbre
Que je trouve vraiment beau,
Mais que je ne connais pas.
Puisque nous prenons la route forestière au même instant,
Je demande à un moine tibétain s’il en connaît le nom.
Il ne parle pas anglais, quelques mots seulement.
En tibétain phonétique, après improvisation d’un bref cours de prononciation,
Je retiens pour cet arbre Tama Meto.
Avant de séparer nos chemins,
Nous échangeons nos noms.
Épellation à l’appui.
Comment s’appelle cet arbre ?
Je n’en suis pas bien sûre.
Mais je sais que ce souvenir
S’appelle Lobsang.

Dharamkot

 

 

Goûter enchanté

Après avoir descendu un chemin de roc et d’herbe,
Un après-midi,
Je prends place à Omtara, une maisonnée au creux d’un jardin enchanté.
Au dessus de la porte, l’inscription « The Moon witches kitchen » nous promet des saveurs ensorcelées.
Ma commande gourmande :
Une énorme part de gâteau vegan au chocolat, qui exhibe fièrement son moelleux.
Une parfaite réussite !
Je n’ai même pas le temps de le terminer qu’un moineau s’attable au bord de mon assiette,
Et aucunement farouche, partage avec moi les miettes.
Sur le chemin du retour,
Je suis accompagnée
De délicats papillons aux couleurs poudrées
Bleu mauve, jaune citron, blanc neige.

Chanteur Solitaire

BEEing in love

Bain de thé

À force de tourner autour…
Une abeille tombe dans mon verre de Kombucha de l’Himalaya.
Avec ma paille, je la récupère.
Rescapée, elle ventile ses ailes, étire ses pâtes arrières pour nettoyer son abdomen.
Puis les autres pâtes s’activent.
Toilette complète.
Sa trompe entre ses pâtes avant. Une fois, deux fois, puis trois, etc.
Le cœur bat à mille à l’heure, à en croire le rythme de la respiration de son corps.
Puis les pâtes arrières l’une contre l’autre.
Les pâtes du milieu par dessus le haut du corps.
Un battement d’ailes, encore.
Les antennes.
Révision générale, et c’est parti !
Elle s’envole sans se retourner.
Après s’être offert un bain dans un thé de l’immortalité !

Cet étrange pays des merveilles

Notre nuit a été exempte d’un réel sommeil, certes.
Nous sommes arrivées à une heure aurorale, oui.
Mais justement.
Coïncidence : ce 1er juin à McLeodGanj, dans le complexe Tsuglagkhang, a lieu le premier discours du Dalaï Lama sur un ensemble de sept jours d’enseignements.

Pas le temps de souffler.
Après avoir déposé nos affaires au Blue Hotel, nous nous sommes mises en marche, Ana et moi.
À cet instant, on ne sait que très peu de choses : il y a une route qui longe la montagne et mène au temple, on peut y aller à pied, il faut y être très tôt et il est déjà 6h30.

Par chance, nous croisons dès le départ un moine tibétain. Il dévale le chemin à

De Dehra Dun à Dharamkot

Parfois, ce n’est pas à vous de décider de votre départ mais au départ de décider pour vous.

Lundi 30 mai donc.
Cheveux au vent, émotions entre rires et larmes, à écouter (puis finir par subir) cette musique pop indienne qui criait dans les enceintes de l’auto-rickshaw. Nous avons pris la route. Un bus nous attendait à la gare routière de Dehradun. Départ à 17h pour un trajet de pas moins de treize heures.
On était prêtes, mentalement, à la passer cette nuit itinérante !
Mais…